Grandir ensemble

Un petit enfant ne peut intellectuellement pas concevoir la négation. En effet, comprendre une négation exige deux exercices mentaux combinés : la construction d'une image mentale représentant l'action ou la chose évoquée, puis la négation de cette image mentale... On simplifie donc grandement la vie de notre enfant en lui indiquant ce qu'il a le droit de faire plutôt que ce qui lui est interdit ! Ainsi, « Ne cours pas ! », par exemple, devient « Ici, on marche. »

Quand un enfant de 12-18 mois fait ce qu'on vient juste de lui interdire (parfois en nous regardant droit dans les yeux), ce n'est pas de la provocation de sa part, en réalité. Il est tout simplement en train de se redire la consigne avec son corps... À cet âge, c'est l'intelligence sensori-motrice qui prédomine chez lui : cela signifie que c'est en expérimentant avec son corps qu'il comprend le monde et intègre les choses. On peut donc lui dire : « C'est exactement cela que je t'ai interdit de faire. Maintenant ce placard reste fermé. »

Trucs et astuces

S'efforcer de limiter le nombre de « Non ! » lui donnera plus de valeur le jour où il sera vraiment indispensable.

Plutôt que le mot « Non ! », on peut utiliser le mot « Stop ! » car celui-ci arrête le mouvement, sans avoir l'air de faire des reproches, puisqu'on est moins tenté de froncer les sourcils en le prononçant...

On peut tout à fait poser des limites en partant d'un « Oui », ce qui nous assurera plus facilement la coopération de notre enfant : « Oui, après le bain», « Oui, quand les jouets seront rangés »...

Avec les plus grands, rappeler une règle déjà énoncée ("quand on enlève ses chaussures, on les range dans le placard") en ne prononçant qu'un seul mot ("chaussures") offre l'avantage de solliciter leur cerveau préfrontal pour "décoder" le message caché derrière ce mot. Ils seront ensuite beaucoup plus enclins à agir ! 

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