Grandir ensemble

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"Ma mère est une sorcière ! Elle me fait très peur !"

"Ma mère est une sorcière ! Elle me fait très peur !" Voici les propos tenus par une petite fille de 4 ans et rapportés par la pédiatre Catherine Gueguen dans son livre Pour une enfance heureuse.

"Quel désarroi pour l'enfant de réaliser que la personne qu'il aime, à laquelle il est attaché, qui est sa figure tutélaire, censée l'aimer et le protéger, est aussi celle qui le violente, l'humilie, le maltraite, le rabaisse".

 

Dans ce chapitre, Catherine Gueguen aborde le sujet épineux des VEO (violences éducatives ordinaires). De quoi s'agit-il exactement? Il ne s'agit pas de la grande "maltraitance", c'est-à-dire celle des "violences excessives, criminelles, qui amènent souvent l'enfant à être hospitalisé"; il s'agit d'une "petite violence", au quotidien, qui fonde les principes de la "bonne éducation".

 

"Cette violence [...] est dite "éducative" car elle fait partie intégrante de l'éducation à la maison et dans de nombreuses écoles. Elle est dite "ordinaire" car elle est souvent quotidienne, considérée comme banale, normale, tolérée sinon même parfois encouragée par la communauté. Il est jugé "normal" de frapper un enfant pour se faire obéir et éduquer. [...] La frontière entre la grande maltraitance et la VEO est parfois floue car, sous couvert d'éducation, la violence peut être très grande..."

 

Parmi ces VEO, Catherine Gueguen répertorie :

 

- les violences physiques (donner une gifle ou une fessée, tirer les oreilles ou les cheveux, passer la tête sous l'eau froide, donner des coups de ceinture ou de martinet)

 

- les violences morales (les cris, les injures, les mots vexants, humiliants, dégradants) > "Ces paroles ébranlent l'enfant, le déstabilisent et restent marqués dans sa mémoire. Elles l'atteignent dans son être le plus profond, [...] L'enfant perd alors confiance en lui, il ne s'estime plus."

Autre violence morale souvent infligée à l'enfant : lui faire peur pour qu'il obéisse. Ainsi se voit-il menacé d'être emmené en prison par la police ou chez le docteur pour une piqûre, sans oublier le fameux : "Tu vas voir quand ton père va rentrer !"

 

 

Parmi les conséquences des VEO, Catherine Gueguen met notamment l'accent sur celles-ci :

 

- L'enfant finit par perdre confiance en ses parents. Le lien avec eux va se distendre. L'enfant sera triste et en colère contre eux.

 

- "Dans l'immédiat, l'enfant frappé obéit souvent à l'ordre qu'il a reçu, par peur des coups. Mais c'est aussi pour lui la première expérience de lâcheté. Souvent, il recommence à la première occasion, mais en cachette : première expérience de l'hypocrisie. Enfin il peut prendre plaisir à défier ses parents : première expérience de la provocation."

 

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11/10/2018
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